- Solo Ingrid
#181 France-Sénégal, entre amitié et domination
Pourquoi la France est-elle encore si présente au Sénégal, 65 ans après l’indépendance ?
Quand on voyage au Sénégal, on est frappé par l’omniprésence française. Pour téléphoner, il faut passer par Orange. Pour faire le plein, par Total. Pour retirer de l’argent, on reçoit des francs. Comment expliquer cette familiarité troublante ?
L’histoire entre la France et le Sénégal est longue et douloureuse : traite négrière, colonisation, tirailleurs sénégalais, massacre de Thiaroye. L’île de Gorée et sa Maison des Esclaves témoignent de la réalité brutale de cette histoire.
Aujourd’hui, la présence française persiste : bases militaires, franc CFA, entreprises françaises dans tous les secteurs stratégiques. Dans cet épisode, Ingrid explore ce lien complexe entre attachement sincère et domination économique.
Médias évoqués dans le podcast :
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L’arme invisible de la Françafrique : Une histoire du franc CFA de Fanny Pigeaud et Ndongo Samba Sylla (2018)
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Tirailleurs de Mathieu Vadepied avec Omar Sy (2022)
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Indigènes de Rachid Bouchareb (2006)
Regardez aussi toutes les vidéos de la chaîne Youtube “Histoires crépues”, en particulier :
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Transcription
France-sénégal, entre amitié et domination.
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode. Comme vous le savez, j’étais au Sénégal il n’y a pas longtemps et à la fin de mon interview, dans le dernier épisode, je vous ai même annoncé que j’avais des choses à vous dire sur les relations entre la France et le Sénégal. C’est donc le sujet du jour. Il faut savoir que ce sont deux pays qui sont très proches à cause de leur histoire commune. Et ça, ça se ressent immédiatement quand on arrive à Dakar. C’est quelque chose qui m’a frappé dès mon arrivée. En retirant de l’argent au distributeur, par exemple, j’ai reçu des francs. Des francs ! Le nom de la monnaie utilisée au Sénégal a le même nom que la monnaie que j’utilisais, enfant, avant l’arrivée de l’euro. Puis, sur le trajet de l’aéroport vers le centre-ville, j’ai vu défiler les mêmes enseignes qu’en France : Orange Total, Auchan, Décathlon. En fait, j’avais l’impression d’être chez un cousin éloigné, avec une maison qui ressemble à la mienne, avec certaines habitudes communes, certains objets, certaines références que je reconnaissais. Mais en même temps, c’était assez perturbant parce que je savais très bien que cette familiarité était un héritage de la colonisation.
Commentaires
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Bonjour Ingrid,
Merci pour ce podcast très intéressant !
Je n’ai pas connu l’histore de Senegal du tout. J’ai trouvé cet épisode très intéressant.
Erzsébet -
Merci, Ingrid !
Perso, je fais beaucoup de voyages en Afrique francophone ; j’aime énormément cette partie du monde, si diverse.
Ça a été très intéressant pour moi d’écouter un reportage fait par une Française.
Je serais heureux d’écouter plus d’épisodes sur les territoires anciennement sous l’influence française. -
Mille mercis à toi, Ingrid, pour ce podcast fascinant.
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Salut Ingrid. Milles mercis à vous pour cet episode. J’apprécie avec quelle sensibilité et intelligence vous avez partagé cette histoire particulière entre Sénégal et France que je ne connaissais pas bien. Évidement votre séjour au Sénégal était profond. J’ai appris beaucoup de vos expériences et de vos recherches. J’ai hâte de regarder les films dont vous avez parlé, de trouver des autres films sénégalais, et de lire des poèmes de Senghor.
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Jai vraiment aime cet podcast, merci!!!
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Salut, Ingrid
Excellent cet podcast! Congratulation pour ton travail très profissionnel, très bien fait et très clair.
La France, comme le Brésil et de nombreux autres pays, a une grande dette envers nos frères d’Afrique.
À bientôt
Mauro Fontenelle -
Merci beaucoup Ingrid ! Pour mon niveau de français, votre rythme et votre énonciation marchent très bien.
Et cette brève histoire des relations entre la France et le Sénégal était captivante.
Je vous remercie encore. -
L’esclavage est aboli en France en 1848. Les femmes obtiennent le droit de vote en France en 1944!
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How do I see the transcript in French? I used to see the podcast transcripts in French and now it is all in English. I would rather follow along in French. Thanks.
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Never mind. I found the Translate option in the web browser and was able to change it back to French.
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Il est temps pour les Européens de repenser leur histoire coloniale et d’indemniser ceux qui ont souffert de ces terribles événements. Merci pour ce extraordinair podcast.
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Excellent podcast Ingrid. Très intéressant, très complet et je suis d’accord avec votre point de vue.
Je suis mexicaine, et en écoutant votre podcast , j’ai aussi eu le même sentiment de tristesse pour ces personnes qui ont tant souffert.
Enfin, les atrocités du passé que nous ne voulons pas voir se répéter. -
Merci pour ce podcast très intéressant. Les liens de dépendance économique postcoloniaux sont très difficiles à rompre. C’est parfois préférable ainsi, car certains pays ne disposent pas des technologies nécessaires pour fournir certains services. C’est intentionnel. C’est triste, mais vrai.
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Très intéressant. Le colonialisme a laissé des blessures profondes et la présence économique des puissances occidentales n’a pas permis aux mouvements de libération nationale des années 1960 de construire facilement des alternatives durables et cohérentes aux régimes soutenus par les ex-colonialistes.
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J’ai beaucoup aimé ce podcast. Merci de ton travail. Ça nous aide vraiment a progresser dans la langue de Molière.
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J’ai trouvé cet épisode très intéressant. J’aime bien ta voix, c’est très agréable. Je te comprends parfaitement.
J’aime beaucoup vos podcasts, mais j’oublie souvent les écouter .
Merci beaucoup pour votre travail -
Fantastique. Merci d’avoir parlé d’un thème si important.
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Tout en étant d’accord sur le fond et sur la forme de ce magnifique reportage très bien documenté ; et sans aucunement vouloir exonérer la France des atrocités commises, il me semble qu’il manque toujours un fait dans cette histoire du commerce triangulaire, de la traite négrière : les esclaves embarqués par les Français leur avaient été vendus par les chefs africains, ceux qui recevaient les marchandises comme paiement. Bien sûr, l’occasion fait le larron… Mais devient larron celui qui peut pas le pauvre être qui va être traité comme un objet.
Et dans la situation de maints pays africains où persiste le néo-colonialisme et de ce fait la corruption, c’est là encore bien souvent du fait des élites locales.
Je répète : je n’exonère personne ni aucun pays. Mais il est honnête de remettre chacun à sa place. Et surtout de réfléchir à cette problématique pour que l’Afrique puisse vraiment se libérer de l’emprise coloniale.
Merci pour vos intéressants reportages. -
Chère Ingrid,
Je vous remercie du fond du cœur pour vos podcasts, en particulier ceux consacrés à l’histoire de la colonisation française.
Votre récit émouvant sur la Maison des Esclaves, située sur l’île de Gorée, m’a rappelé le film Amistad, réalisé en 1997 par Steven Spielberg. Ce film explore les aspects juridiques de l’esclavage, la lutte pour l’abolition, et le dilemme du statut légal des personnes réduites en esclavage — considérées tantôt comme marchandises, tantôt comme êtres humains.
Une scène inoubliable montre une longue chaîne d’esclaves noirs jetés par-dessus bord depuis l’Amistad, engloutis dans l’océan Atlantique pour alléger le navire pendant une tempête. Cette image est gravée dans ma mémoire.
Du XVIIᵉ siècle jusqu’au début du XXᵉ siècle, les habitants de quatre continents — l’Amérique du Sud, l’Afrique, l’Asie et l’Océanie — ont subi d’immenses souffrances, causées par la cruauté, l’avidité, l’arrogance et l’exploitation des colonisateurs européens.
D’un autre côté, la colonisation a aussi apporté la modernisation, la science, la médecine occidentale, les transports modernes, etc. L’humanité de certains missionnaires, parfois même avant l’arrivée des envahisseurs, a permis des avancées bénéfiques pour les populations locales. Mais il faut reconnaître que ces mêmes missionnaires ont aussi causé du tort en imposant des conversions au christianisme, au nom de la “civilisation”.
Les colonisateurs qui ont permis à leurs territoires d’outre-mer d’accéder à l’indépendance sans guerre ont fait preuve de sagesse. Un lien fort entre les deux parties persiste souvent, selon mon observation.
Florence
Hong Kong (colonie britannique de 1841 à 1997) -
Merci beaucoup pour cet épisode intéressant. Lors de mon premier séjour au Sénégal en 1976, j’ai découvert – tous près d’un club de vacances – un village de lépreux. Cela a été une expérience choquante pour moi.
Depuis 2005, je travaille bénévolement pour une association allemande à but non lucratif. L’association soutient les personnes pauvres dans le domaine de l’éducation, de la formation professionnelle et de l’amélioration de la situation alimentaire.
La relation étroite avec la France se ressent partout. Pas seulement dans le domaine de l’éducation. Mais, nous l’avons déjà mentionné dans le podcast, le nouveau président du Sénégal souhaite une indépendance vis-à-vis de la France et se tourner vers d’autre pays africains. Nous nous en rendons compte, car notre compte à BICIS banque appartient désormais à la SUNU banque. -
Merci pour cet épisode informative et choquant. J’ai appris beaucoup sur l’histoire du colonialisme a Sénégal. Votre expérience personnelle d’après votre visite me rend triste et horrifiée. Je suis anglaise et malheureusement l’histoire du colonialisme britannique en Afrique est pareille.
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Ingrid, merci beaucoup pour cet épisode magnifique. Je l’adore, très intéressant. Moi aussi, comme Olivera, j’ai hâte de visiter le Sénégal et surtout l’île de Gorée. Merci infiniment.
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Très intéressant, émouvant, instructif … Maintenant, j’ai tellment hâte de visiter le Sénegal. Merci beaucoup.
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Bravo Ingrid. Encore un podcast bien préparé dont on peut beaucoup apprendre. Chez InnerFrench, toi et Hugo ne faites pas des podcasts “paresseux”, mais vous proposez souvent des histoires intéressantes, fondées sur des recherches sérieuses. Merci à vous deux !
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Merci pour ce podcast intéressant qui m’a offert beaucoup d’information historique. C’est un sujet hyper sensible qu’Ingrid aborde avec détachement. J’apprécie son reportage détaillé et je recommande deux romans de David Diop. “Âme Frère,” et “La Porte Sans Retour.”
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Cet épisode est vraiment émouvant et sincere quant a son honnetté par rapport aux événements historiques. Bravo pour votre excellent reportage.
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